Tout m'est inconnu, les gens autour de moi, les choses qui m'appartiennent,
Cette peluche souriante que j'aimais tant prendre dans mes bras,
Le regard de mes amis pleins de tendresse,
Le rire des enfants dans la rue lorsqu'ils s'amusent.
Je suis vide, vide de tout, il n'y a plus rien en moi,
Mes gestes sont machinaux sans aucune conviction,
Mon regard ne sait pas sur quoi s'arrêter, il tourne inlassablement,
Ma tête est lourde tant elle est vide de tout.
Je n'ai plus l'envie de dormir, plus l'envie de rire, de manger, de sortir,
Mes jambes me portent d'un bout à l'autre de la maison sans savoir ou aller,
Je ne suis ni triste ni heureuse, je n'ai simplement envie de rien,
Comme si en moi tout s'était arrêté pour permettre au monde d'avancer.
Ce n'est pas le monde qui s'est arrêté de tourner, c'est moi qui me suis arrêtée de rire,
J'ai laissé ma vie à quelqun d'autre, je ne sais pas très bien à qui,
Il n'y a plus rien de moi ici, ma place est ailleurs, mais nulle part à la fois,
Il y a eu un arrêt quelque part, et je me trouvais la.
Je n'ai pas choisi ce vide, il s'est imposé à moi,
Comme un état de choc après l'accident, là c'était après l'accident du bonheur,
C'est à peine si je comprends ce que les gens me disent,
Si je lis ce que j'écris du bout des doigts.
Je ne pense ni à être triste, ni au souvenirs de moments merveilleux,
Tout cela reste bloqué quelque part au fond de moi et ne surgit pas,
Les jours passent, la nuit vient, s'en va, l'heure passe,
Mais c'est comme si tout cela ne correspondaient à rien de concret.